Après quelques semaines à m’imprégner de Bogota, il était temps pour moi de découvrir un nouvel endroit. Direction Villa de Leyva, une petite ville historique réputée comme étant l’une des plus belles de Colombie.
1. Villa de Leyva : leçon d’Histoire-Géographie
Histoire avec le Peuple Muiscas
Villa de Leyva, située dans le département de Boyacá en Colombie, est une ville riche en histoire et en culture. Avant l’arrivée des Espagnols, la région était habitée par le peuple Muiscas, une civilisation précolombienne avancée. Les Muiscas étaient connus pour leur agriculture sophistiquée, leur organisation sociale complexe et leurs croyances religieuses profondes. Ils vénéraient des divinités comme Bochica et Chía, et leur société était structurée autour de caciques (chefs) qui gouvernaient des territoires bien définis.
Transformation suite à l’arrivée des Espagnols
L’arrivée des conquistadors espagnols au XVIe siècle a marqué un tournant majeur pour la région. Villa de Leyva a été fondée le 12 juin 1572 par Andrés Díaz Venero de Leyva, un capitaine espagnol. La ville a été conçue selon un plan urbain typique des colonies espagnoles, avec des rues droites et une place centrale. Les Espagnols ont introduit de nouvelles pratiques agricoles, des techniques de construction et des institutions religieuses, transformant radicalement la vie des Muiscas. La ville est devenue un centre important pour l’administration coloniale et la diffusion de la culture espagnole.
Période Révolutionnaire avec Narino
Au XVIIIe siècle, Villa de Leyva a joué un rôle crucial dans les mouvements révolutionnaires qui ont conduit à l’indépendance de la Colombie. Antonio Nariño, un leader révolutionnaire et intellectuel, a été emprisonné dans la ville en 1794 après avoir traduit et publié la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Cette période a été marquée par une effervescence intellectuelle et politique, avec des idées de liberté et de droits humains se répandant parmi la population. La ville est devenue un symbole de résistance contre la domination espagnole.
Situation Actuelle
Aujourd’hui, Villa de Leyva est une destination touristique populaire, connue pour son architecture coloniale bien préservée, ses rues pavées et ses maisons blanches aux toits de tuiles rouges. L’économie de la ville repose principalement sur le tourisme, attirant des visiteurs de toute la Colombie et du monde entier. Les habitants de Bogotá, la capitale, apprécient particulièrement Villa de Leyva pour ses paysages pittoresques, son climat agréable et son ambiance tranquille, offrant une échappatoire idéale à l’agitation urbaine. La ville est également un centre culturel important, accueillant des festivals, des expositions et des événements artistiques tout au long de l’année.
En résumé, Villa de Leyva est une ville qui combine une riche histoire précolombienne et coloniale avec une importance politique et culturelle contemporaine, tout en offrant une destination touristique attrayante pour les visiteurs de Bogotá et d’ailleurs.
Quelques photos de Villa de Leyva,
2. Comment se rendre à Villa de Leyva depuis Bogota ?
En Voiture
Étapes principales :
- Départ de Bogotá :
- Prenez l’Autopista Norte (Autoroute du Nord) en direction de Tunja. Cette autoroute est bien signalisée et facile à trouver.
- Sortie vers Tunja :
- Continuez sur l’Autopista Norte jusqu’à la sortie vers Tunja. Vous passerez par des villes comme Chía et Zipaquirá.
- Direction Villa de Leyva :
- Une fois à Tunja, suivez les panneaux indiquant Villa de Leyva. Vous devrez prendre la route nationale 62 en direction de Villa de Leyva.
- Arrivée à Villa de Leyva :
- Continuez sur la route nationale 62 jusqu’à ce que vous atteigniez Villa de Leyva. La ville est bien signalisée et facile à trouver.
Temps moyen :
- Le trajet en voiture de Bogotá à Villa de Leyva prend environ 3 à 4 heures en conditions normales de circulation.
Temps maximal en cas de trafic important :
- En cas de trafic important, surtout à la sortie de Bogotá, le trajet peut prendre jusqu’à 5 à 6 heures.
En Bus
Étapes principales :
- Départ de Bogotá :
- Les bus pour Villa de Leyva partent principalement de la Terminal de Transporte de Bogotá (Terminal de TransMilenio) située au nord de la ville.
- Achat du billet :
- Vous pouvez acheter votre billet directement au terminal ou en ligne sur les applis comme RedBus ou Busbud.
- Trajet en bus :
- Le bus vous emmènera directement à Villa de Leyva. Le trajet est confortable et les bus sont généralement équipés de climatisation et de sièges inclinables.
- Arrivée à Villa de Leyva :
- Le bus vous déposera à la terminal de bus de Villa de Leyva, située à proximité du centre-ville.
Temps moyen :
- Le trajet en bus de Bogotá à Villa de Leyva prend environ 4 à 5 heures en conditions normales de circulation.
Temps maximal en cas de trafic important :
- En cas de trafic important, le trajet peut prendre jusqu’à 6 à 7 heures.
Prix moyen d’un ticket :
- Le prix moyen d’un billet de bus de Bogotá à Villa de Leyva est d’environ 35,000 à 40,000 COP (pesos colombiens).
Lieux de départ et d’arrivée :
Arrivée : Terminal de bus de Villa de Leyva
Départ : Terminal de Transporte de Bogotá (Terminal de TransMilenio)
3. Mon arrivée à Villa de Leyva et ma découverte du centre historique.
Après 6 à 7h de bus (le vendeur m’a dit : faut compter 3h… vive les embouteillages de Bogota), je débarque au terminal de Villa de Leyva sous une pluie battante. Après 10 min de marche, j’ai pu rejoindre l’auberge dans laquelle je resterai la semaine… j’étais bien content de voyager léger ce soir là. Check-in et petite douche en espérant que le temps allait se calmer… j’aurai essayé… et me voilà partie à la découverte de ce village dont j’avais tant entendu parlé. De nuit l’atmosphère est sympa, on sent tout de suite que c’est tourné vers le tourisme mais ils ont tout de même réussi à conserver une expérience authentique je trouve.
Après avoir visité la place principale qui fait toute la renommée de ce village, je me pose pour une petite bière artisanale et choisir le restaurant qui aura l’honneur de m’accueillir ce soir… la route sa creuse… Mon choix est fait ce sera Chuska Cocina (Je recommande ++). Après ça dodo car une longue journée m’attend le lendemain… enfin c’est ce que je pensais.
4. Direction le parc national d’Iguaqué…
Après une bonne nuit de sommeil, debout 6h pour me rendre au Parc National d’Iguaque situé à 45min de Villa de Leyva en voiture. N’ayant pas trouvé les infos pour les bus la veille, je me rend au terminal de bus en espérant qu’au matin quelqu’un pourra m’orienté un peu plus… et en effet je trouve les infos dont j’ai besoin : le seul bus pouvant me déposer avant la fermeture est parti il y’a 10min (7:15), seul solution le taxi… ok c’est parti je me suis pas levé à 6h pour rien. Le taxi me dépose à la Casa de Piedra… il me reste 3km à pied pour atteindre l’entrée du parc (à savoir qu’en taxi il est possible d’être déposé directement à l’entrée moyennant quelques pesos de plus, pour ma part il était 8h15 et l’entrée du parc fermant à 10h j’étais large… pensais-je).
Après ma petite marche, j’arrive tout sourire à l’entrée pour acheter mon ticket d’entrée… et voilà fin de la sortie… au vu de la météo le parc avait sollicité un seul guide pour la journée et celui-ci était déjà parti avec un autre groupe 10 minutes plus tôt et sans guide impossible d’entrée dans le parc c’est la règle. J’ai bien tenté de négocié en leur indiquant que j’avais le tracé sur mon tel et que je pouvais rattraper le groupe mais rien à faire !
Donc si vous souhaitez être sur de pouvoir visiter le parc Iguaque voici la marche à suivre :
1. La veille leur envoyer un mail leur indiquant que vous souhaitez visiter le parc et que vous arriverez vers telle heure.
2. Vous rendre à 7h au terminal de Bus de Villa de Leyva et prendre le bus qui vous déposera à Casa de Piedra (8000 pesos)
3. Marcher 3km jusqu’à l’entrée
4. Payer votre ticket d’entrée (67 000 pesos) + les services du guide (1 guide = 210 000 pesos, à diviser par le nombre de personnes)
Pour ma part pas de rando, il me restait plus qu’à rentrée la queue entre les pattes vers Villa de Leyva. Retour donc à la Casa de Piedra où j’ai pu avoir une longue discussion avec un prof de sport de Bogota connaissant très bien la région… j’aurai au moins pratiqué mon espagnol. Après 30 minutes à blablater j’ai pu prendre le bus pour retourner à Villa de Leyva. Après un petit restau pour me remonter le moral, je suis reparti visiter le centre historique mais cette fois-ci de jour.
5. El Monasterio Ecce Homo
A défaut d’avoir pu visiter le parc Iguaque, je devais au moins visiter le Monastère Ecce Homo, qualifié comme l’une des 7 merveilles de Colombie.
Le Monastère Ecce Homo, situé à Villa de Leyva, est un joyau architectural et historique qui a profondément marqué la région. Fondé en 1620 par les Dominicains, ce monastère est l’un des plus anciens et des mieux préservés de Colombie. Son origine remonte à l’époque coloniale, où il servait de centre spirituel et éducatif pour les communautés locales. Le monastère a joué un rôle crucial dans la diffusion de la foi catholique et dans l’éducation des habitants, contribuant ainsi à façonner la culture et les traditions de la région. Ce qui rend ce lieu particulier, c’est son architecture coloniale, avec ses murs en pierre, ses arches et ses jardins. Le monastère abrite également une collection d’œuvres d’art religieux, témoignant de la richesse culturelle et artistique de l’époque.
Personnellement je ne sais trop comment me positionner par rapport à cet endroit, certes le lieu est très jolie et il a permis de diffuser la connaissance acquise par les espagnols aux habitants de la région… mais ça reste que c’était un lieu visant à convertir les locaux au catholicisme et donc à l’abandon progressive de leur culture ancestrale…
Pour s’y rendre pas d’autre choix que de prendre un taxi qui devra vous attendre sur place (60 000 pesos). Ticket d’entrée : 10 000 pesos
El Nariño, la belle découverte
Antonio Nariño, figure emblématique de l’indépendance colombienne, est célébré à Villa de Leyva à travers un musée qui lui est dédié. Situé dans une maison coloniale, le Musée Antonio Nariño retrace la vie et les œuvres de ce leader révolutionnaire, connu pour avoir traduit et publié la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1794. Le musée offre une plongée fascinante dans l’histoire de la Colombie, avec des expositions qui mettent en lumière les idées progressistes de Nariño et son rôle crucial dans les mouvements révolutionnaires.
Son histoire me fait pensée à celle du Che, mais à son époque. Fils d’aristocrates, Antonio s’est formée par lui même en apprenant plusieurs langues dont le français lui permettant d’avoir accès à de nombreux ouvrages dont la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen écrite à la suite de la révolution française. Tous ses écrits ont alimenté ses convictions et l’ont amené vers la voie et de la révolution et de l’indépendance, soit en rupture totale avec ses origines sociales. Il a été l’un des hommes forts de l’indépendance des pays d’Amérique du Sud aux côtés de Simon Bolivar. La visite de ce musée, simple en soit, aura donc été une très belle découverte. Le petit plus l’entrée est gratuite.
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